SAUVE QUI PEUT d'Alexe Poukine
Recommandation film du moment ! Sauve qui peut d’Alexe Poukine.
Long métrage sorti en salle le 4 juin interrogeant les relations soignant·es soigné·es, les difficultés structurelles rencontrées, le manque de moyens, et de formation, ayant des conséquences multiples, à travers des situations jouées, issues de la réalité. On y retrouve bienveillance, empathie, source de réflexion, souffrance du milieu mais également messages d’espoir, soutien mutuel, entraides.
Film émouvant, authentique, passionnant, intéressant, par moment drôle.
Nous conseillons ce film, à la fois aux soignant·es et non soignant·es. C'est ensemble que nous pouvons coconstruire et améliorer le système de santé de demain.
Synopsis : À l’hôpital, soignants et soignantes interrogent leur pratique lors d’ateliers de simulation avec des comédiens. Pour annoncer un cancer ou accompagner ses proches, l’empathie avec le patient se travaille. Mais l’idéal relationnel prôné en formation est-il applicable dans un système hospitalier de plus en plus à bout de force ? Peu à peu, la simulation devient un exutoire aux malaises qui rongent l’institution…
Voici la bande annonce :
https://vimeo.com/1081527738
N’hésitez pas à aller le voir, et à en parler autour de vous!
Le SNJMG est partenaire du film.
Nous avons réalisé une interview d’Alexe Poukine que nous vous dévoilons.
1/ Tout d'abord, nous vous remercions pour notre partenariat autour de ce film très intéressant. D'où vous est venue l'idée de réaliser ce long métrage ? Pourquoi avez-vous souhaité traiter cette thématique ?
Merci à vous, vraiment, pour cet accompagnement.
J'ai réalisé un documentaire qui s'intitule Sans frapper. Il s'agit d'un film sur un viol avec un dispositif fictionnel. A la suite de ce film, je savais que je voulais continuer à travailler sur la violence, mais plus sur la violence advenue. Je voulais travailler sur un dispositif existant dont le but serait de réduire la violence. A la fin d'une projection de Sans frapper, une médecin urgentiste m'a dit que cela lui faisait penser à la simulation humaine en santé. Je ne connaissais pas du tout ces formations. Ça m'a fascinée, notamment l'idée qu'on essaie d'installer un partenariat entre patient.es et soignant.es, qu'on tente de sortir d'une relation verticale.
2/ Comment avez-vous été en lien/contact avec les étudiant.es et soignant.es qui ont participé au film?
J'ai cherché des endroits en Europe francophone où l'on pratique la simulation humaine. Il s'avère qu'elle est très développée en Suisse. J'ai fait de longs repérages au CHUV de Lausanne et Francine Viret, la responsable du programme des patient.es simulé.es m'a grandement aidé à obtenir les autorisation de tournage. J'ai choisi quelles simulations je voulais filmer et nous avons tourné avec les étudiant.es en formation initiales ou les soignant.es en formation continue qui acceptaient d'être filmé.es. Ça s'est fait de la même façon pour les simulations filmées en France et en Belgique.
Pour la partie qui concerne le théâtre-forum, j'avais découvert des groupes de théâtre de l'opprimé où des soignant.es faisaient forum autour de situations de violences institutionnelles qu'ils avaient vécu. Ces ateliers avaient lieu en dehors des heures de travail. A partir du Covid, pour des raisons évidentes, ces groupes ont été désertés. Nous avons donc décidé de recréer un atelier en payant tous les frais associés et l'intervention de la compagnie NAJE (Nous n'Abandonnerons Jamais l'Espoir). Nous avons fait un appel national à participations en passant principalement par les syndicats et les unions professionnelles. Seize soignant.es de différents horizons sont venus des quatre coins de la France pour assisté pendant deux jours à cet atelier.
3/ Quels sont les retours des soignant·es, étudiant·es et acteur·rices qui ont "joué" les patient·es durant la réalisation ?
Petite rectification : les patient.es simulé;es ne sont pas forcément acteur.ices par ailleurs. Certain.es sont chauffeurs de taxi, bibliothécaire, étudiante en droit, etc.
Globalement, les protagonistes du film étaient très heureux.ses que leur travail soit mis en lumière : de l'étape de la formation à leurs conditions de travail. Beaucoup étaient soulagés de découvrir que le film est aussi léger et tendre par moment. Parce que cet aspect de leur profession existe aussi.
4/ Quels sont les premiers retours que vous avez eu du film?
Dans le public, il y a beaucoup de soignant.es ou d'ancien.nes soignant.es. Ils me disent souvent « ce que vous avez filmé, c'est exactement ce que je vis ! ». Les spectauteur.ices me disent invariablement qu'il faut faire le même film sur sur l'éducation national et qu'il faut montrer Sauve qui peut aux directeur.ices d'hopitaux, aux ministres et à l'assemblée nationale. On me demande aussi souvent comment lutter, dans quels collectifs, dans quel cadre.
5/ Quels ont été vos ressentis après la réalisation de ce film ? Est-ce que votre regard envers le milieu du soin a changé ?
C'est aussi parce que j'ai subi des violences gynécologiques que j'ai décidé de réaliser ce film. J'avais une petite dent contre le corps médical. Ce film m'a réconciliée avec les soignant.es. J'ai pu observer leur dévouement et la façon dont celui-ci est instrumentalisé par une institution qui semble considérer qu'il est normal que ces personnes se sacrifient. J'ai aussi mieux compris comment la maltraitance qu'i.elles subissent ruisselle fatalement sur les patient.es. En réalisant et en présentant le film, j'ai rencontré des personnes très inspirantes.
Nous remercions Singularis Films, Alexe Poukine et son équipe pour notre partenariat et cette interview.

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